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La Nouvelle Lettre du Jeudi
28 mars 2008

Finances et fadeurs

« L’auteur, la chance au mieux ou un médiocre éblouissement monétaire, ce serait, pour lui, de même ; en effet : parce que n’existe devant les écrits achalandés, de gain littéraire colossal. La métallurgie l’emporte à cet égard. Mis sur le pied de l’ingénieur, je deviens, aussitôt, secondaire : si préférable était une situation à part. À quoi bon trafiquer de ce qui, peut-être, ne doit se vendre, surtout quand cela ne se vend pas. », écrit Stéphane Mallarmé dans ces Divagations.

Il y a beaucoup d’éléments à relever et à commenter. En remontant de la fin au début du paragraphe, se succèdent les thèmes de la poésie (ou littérature ou Livre) comme (non-)marchandise, la secondarité de l’auteur sur l’ingénieur, le primat de l’industrie sur le Livre et enfin la difficulté pour l’auteur de vivre de sa plume (je traduis très librement).

Si les fadeurs de ce jour de printemps, enfin le printemps !, amorcent leur lente dérive en évoquant Mallarmé et la finance, c’est pour souligner une fois de plus, l’incapacité du scripteur à donner un tour plus rémunérateur aux pratiques auxquelles il s’adonne. Avril sera maigre et rempli de soucis d’argent. Je crains, de plus, que le maigre succès qui m’a tenu en haleine hier, le regard sans cesse fixé sur ces statistiques grotesques mais hypnotiques, ne repose sur un malentendu. On verra combien de lecteurs se laisseront illusionner et pour combien de temps. Si, de plus, je commets des maladresses comme celle que j’ai commise dans le billet précédent, ils ne seront pas très nombreux à revenir. Ce qui ne changera pas grand chose à l’affaire (à la non-affaire).

Hier, donc, j’écrivais, avec une mine de verglas, que je n’étais, je me cite, mille excuses, qu’un « Renaud Camus à la petite semaine ». C’est ce qu’on appelle une glissade non contrôlée. Je corrige, je reprends, je reviens sur le lieu du crime.

Il est certainement préférable d’écrire et de déclarer que je suis un camusien, c’est-à-dire un lecteur de Renaud Camus qui lorsqu’il écrit, en tant qu’il est un lecteur de cet auteur, a du plaisir à manifester et à reprendre (reprendre précisément) les idées camusiennes et d’en jouer à son tour. Et comme dit si bien Barthes, je ne me compare pas, je m’identifie. C’est, admettons-le, tout autre chose.

Par ailleurs, prolongeant, sans limites encore, ces fadeurs, je veux dire au fil des jours, je n’ai pas d’autre idée en tête que de m’exercer à la prose. Je laisse les enfonceurs de porte blindée à leur travail.

Néanmoins, il faut en terminer avec les fadeurs pour ce jour. Parce que le travail m’attend (écrire ces fadeurs, ce n’est pas un travail), et parce que les billets trop longs sont ennuyeux à lire. 

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