Le cordeau de la langue
Il n’y a qu’une seule morale dans l’écriture, c’est la musique. Cette petite musique qui contraint d’ajouter un mot plutôt qu’un autre, d’enlever celui-ci, de mettre un point après celui-là ou dans certains cas d’abandonner toute ponctuation.
Réflexion qui s’est formulée hier au cœur de mes pensées, suite à la lecture assidue du Journal de guerre de l'écrivain allemand Ernst Jünger.
Le matin est le moment critique de la journée qui décide bien souvent de ses tonalités. Un afflux de problèmes divers me plombe l’esprit. La discipline que j’avais patiemment construite, je l’ai abandonnée. C’était une erreur. Comme abandonner ce travail de clarification (d’opacification parfois) par l’usage surveillé et réglé de la langue, ne plus écrire, a été aussi un mauvais choix. Bref, il faut reconstruire, reprendre, reformuler, retendre les lignes, rétablir le cordeau.