Marketing
Les circonstances ne peuvent être plus déplaisantes. C’est ce que l’on espère du moins, mais en réalité, tout peut empirer encore. Il suffirait pour cela que les commissions auprès desquelles j’ai introduit divers dossiers décident de les classer verticalement et les reportent aux calendes grecques. Je constate de nouveau que sans relations bien placées et bien huilées, sans flirter avec les milieux qui doivent faire le lien entre votre travail et les amateurs éventuels de ce travail, rien ne se passe. Il faut dans le même temps que l’on crée soulever des montagnes inamovibles, séduire les uns et les autres, rédiger des dossiers, se rappeler aux bons souvenirs de celui-ci et celui-là, convaincre de la pertinence de votre travail, voire apporter la preuve que ce que vous vous proposez de faire, et que vous faîtes ce disant, n’a jamais été fait auparavant (je n’invente rien, je cite un galeriste). Il paraît que de plus en plus de jeunes français désirent devenir des artistes. Ils ne savent pas à quoi ils s’engagent, mais songent-ils peut-être aux « artistes » qu’ils voient à la télévision ou sur Myspace ; ce qui est tout autre chose.
Je ne conseillerais à personne de se lancer dans l’art aujourd’hui, ou alors, je lui proposerais de passer d’abord par une licence en marketing (ça doit bien exister ce genre de chose) et ensuite seulement de réfléchir si vraiment il a quelque chose à ajouter au fatras qui encombre les galeries, les musées et les riches demeures (s’il existe jamais encore de ces riches demeures ornées de pièces d’art dûment choisies).