Moi, pour en finir avec

Reçu, ce matin, une carte de vœux d’Aude Samama. Un dessin en couleurs d’un beau visage de femme (un peu sévère tout de même) qui regarde des montagnes par une fenêtre ; motif qui n’est pas sans me plaire. À propos de montagnes, celles que je vois si je tourne la tête d’un cran vers la droite sont noyées par la pluie et la grisaille. Il me reste quelques paragraphes à écrire pour terminer l’article qui paraîtra dans la revue Art&Fact. La lettre manquante dans le « post » précédent, l’o, relevée heureusement par Didier Goux. Cette lettre-là justement ! La note de Renaud Camus m’a fait prendre conscience soudainement que nulle part mon nom n’apparaît sur la page d’accueil du blog, ni n’est annoncé le fait que et les textes et les dessins sont de la même personne. Cette discrétion que connote cet oubli, je ne sais pas comment appeler cette absence, tient d’une part tout simplement de la distraction et d’autre part d’un manque (ou au contraire d’un excès) d’égotisme, peut-être. La signature a toujours posé un problème quasi douloureux. Mon idéal est de ne pas signer, non pas par refus d’assumer ce que j’ai écrit ou gravé, mais plutôt parce que je suis attaché à cette croyance selon laquelle l’objet créé doit vivre sa vie sans moi. Je ne cherche pas à réconcilier l’homme qui grave et l’homme qui vit. Et l’écriture est d’abord un regard, une écoute, une vibration sensible, et non l’expression du moi (le langage me traverse non l'inverse). À un autre degré de l’échelle, l’idée de l’imposture, imposture qui est souvent la règle sur le réseau, ne m’excite pas plus que ça. Donc, j’assume ce que j’écris, mais je ne fais pas tout un foin parce que c’est moi qui l’écris (ou peut-être qu’écrivant ceci, justement…). Et je n’ai toujours pas écrit mon nom, ceci étant dit.

Comments

[Aline]

Mais le nom d'Olivier Deprez figure dans plusieurs journaux du Maître...

[Didier Goux]

Excès d'égotisme ? Ce n'est pas exclu, en effet. Le nom de Chateaubriand ne figure pas sur sa tombe...