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La Nouvelle Lettre du Jeudi
22 octobre 2007

Sphere

11 octobre 2007

 

Sphere from A.R. Ammons,

Reçu hier l'exemplaire de Sphere que j'avais commandé. Les premiers vers du poème pourraient accompagner cette journée :

I went to the summit and stood in the high nakedness:
the wind tore about this
way and that in confusion and its speech could not
get trough to me nor could I address it:
still I said as if to the alien in myself
           I do not speak to the wind now:

...


Tout cela écrit avec en accompagnement Le voyage d'hiver.


Posté par lettre_du_jeudi à 09:46  - Journal d'un graveur, une reprise.   - Commentaires [0]   - Rétroliens [0]  - Permalien [#]

 

10 octobre 2007

 

Lavis

« Une journée chez Sophie,… » écrit Jünger, et je souhaiterais avoir écrit cette phrase (dont la perfection n’apparaîtra qu’à moi, certes). Le prénom « Sophie » est celui qui résonne le mieux aux oreilles, aux miennes en tous les cas. Je n’en connais pas de plus beau et de plus simple. Il y a dans le prénom « Sophie » la clarté et les joies de l’enfance mâtinée de la plus haute sagesse des adultes (et par conséquent leur plus haute folie). Un nom est un monde comme nous l’a appris Marcel Proust. Qui n’a rêvé, en compagnie du narrateur de la Recherche, à la princesse de Guermantes ? Mais un prénom est un monde plus intime, une chambre close dans laquelle on garde la Prisonnière ( la prison n’existe que dans notre esprit, ainsi que la prisonnière qui, elle, s’en échappe (dans le roman du moins) à la première occasion pour aller mourir sottement dans quelque coin reculé de la province ; les prisonnières ne font rien d’autres que de nous préparer à nos chagrins à venir, et, malheureusement, cette sagesse, comme souvent, ne nous vient qu’après coup, quand il est trop tard ; nous l’avons lu et nous ne l’avons pas cru, il nous faut vivre la chose pour le croire, c’est ainsi). Il y a des prénoms dont on ne peut qu’être amoureux, « Sophie » est de ceux-là. Dehors, les nuages s’étagent en un lavis très sombre. « Sophie » est un prénom-fenêtre à travers lequel nous regardons un monde bien plus clair. Et la clarté n'est jamais qu'une illusion : Leopardi ne nous a-t-il pas averti très justement qu'il y avait malgré tout des illusions utiles ? Nous le croyons. Nous préférons le croire ; telle est notre faiblesse, telle est notre force.

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