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La Nouvelle Lettre du Jeudi
15 septembre 2006

Tunnel

Samedi 09 septembre

C'est un tunnel que je traverse encore une fois, et encore une fois, c'est la littérature qui m'en sort. La lecture du premier chant de l'Enfer me donne le courage nécessaire sans lequel on ne peut rien concevoir ni entreprendre. L'on stigmatisera l'orgueil quelque peu naïf d'une telle affirmation, sans doute, et l'on ajoutera qu'il est impossible d'éprouver une proximité avec une oeuvre si ancienne, certes (ce sont les célibataires de l'art qui parlent) ; pourtant, lisant Dante, je ne peux m'empêcher de sentir en cet artiste si pas un frère du moins un père.  Il y a un goût pour l'âpreté du style chez Dante que je comprends, et mieux, que j'éprouve physiquement. Ce sentiment de proximité n'oblitère pas tous les passages obscurs du texte, loin de là ; mais ce qui importe finalement, du moins je pense, c'est l'impulsion de vie que donne l'oeuvre de Dante. Surfant sur le Net, je constate qu'il existe peu de livres en français à propos de Dante, et l'on rencontre bien peu de commentaires avisés (en français (mon monolinguisme est fatal à mes velléités d'érudition)).

13:47

Il va de soi que la remarque à propos de la présence plutôt mince des gloses dantesques en français sur le Net est écrite avec cette réserve que primo, je suis un pur amateur, et secundo, je n'ai pas vérifié dans une bibliothèque réelle qu'il n'exista pas plus de commentaires qu'il semble en exister. Il se peut qu'en réalité les gloses dantesques écrites en français soient pléthoriques ; s'il pouvait en être ainsi, je serais très heureux de pouvoir les lire. Il se fait que même le site de la  « Società Dantesca Italiana »ne mentionne que très peu de références bibliographiques en français alors qu'elles paraissent autrement plus nombreuses en anglais. Voici la bibliographie française de l'oeuvre dantesque :

Dante Alighieri, La Divine Comédie, Paris, Profidu, 1978

Dante Alighieri, Gustave Dorè illustre la "Divine Comédie" de Dante Alighieri, trad. di P.A. Fiorentino, Paris, Editions de Nesle, 1979

Dante Alighieri, La "Divine Comédie" de Dante, ill. di G. Doré, Paris, Sacelp, 1981

Dante Alighieri, "Inf." I-VII, trad. di J. Risset, in « L'Infini », II (1983) , pp. 6-15

Dante Alighieri, La Divine Comédie. I. "L'Enfer". II. "Le Purgatoire". III. "Le Paradis". Texte original, trad., introd. e note di J. Risset, Paris, Flammarion, 1985-1990

Dante Alighieri, Lire la "Divine Comédie" de Dante. I. L'"Enfer". II. Le "Purgatoire". III. Le "Paradis", trad. e comm. di François Mégroz, Lausanne, L'Age d'homme, 1992-1997

Dante Alighieri, La divine comédie, trad., intr. e note di Jacqueline Risset, Paris, Flammarion, 1992

Dante Alighieri, La Comédie. I. "Enfer". II. "Purgatoire", trad. di Jean-Charles Vegliante, Paris, Imprimerie Nationale, 1995-1999

Dante Alighieri, Oeuvres complètes. Traduction nouvelle sous la direction de Christian Bec, Trad. e note di Christian Bec, Roberto Barbone, François Livi, Marc Scialon, Antonio Stäuble, Paris, Librairie Générale Française, 1996

Dante Alighieri, La "Divina Commedia", illustrazioni Sandro Botticelli, prefaz. di Jacqueline Risset, presentazione e commento ai disegni Peter Dreyer, Paris - Firenze, De Selliers - Le Lettere, 1996

Dante Alighieri, La "Comédie", nouvelle traduction selon Kolja Micevic, Paris, Editions Kolja Micevic, 1998

Dante Alighieri, La divine comédie, trad., introd. e note di Didier Marc Garin, Paris, Editions de la Différence, 2003

Dante Alighieri, La Divine Comédie, prefaz. di Michel Cazenave, trad., introd. e note di Alexandre Masseron, Paris, A. Michel

D. Alighieri, Le Paradis, pres., trad. e note di G. Zucchelli, Grasse, Chez l'auter, 1986

D. Alighieri, La Divine Comédie, trad., prefaz. e note di H. Longnon, Paris, Garnier, 1987

D. Alighieri, La Divine Comédie, intr., trad. e note di L. Portier, Paris, Ed. du Cerf, 1987

D. Alighieri, L'Enfer, trad. di L. Ratisbonne, Paris, EPI, 1987

Richard Cooper, Dante sous François Ier: la traduction de françois Bergaigne, in «Pour Dante» (2001) , pp. 389-406

Jean-Charles Vegliante, Dante, les larmes (re)commencer, in «Poésie», XXXVII (1991) , pp. 10-20

On le voit, beaucoup de traductions mais peu de gloses. Les « Oeuvres complètes » publiées par Christian Bec au Livre de Poche comportent une bibliographie sommaire qui recense quelques ouvrages en français :

GANDILLAC (M. de), Dante, Paris, 1968.

GILSON (E.), Dante et la philosophie, Paris, 1939.

ID., Dante et Béatrice, études dantesques, Paris, 1974.

PORTIER (L.), Dante, Paris, 1971.

PÉZARD (A.), Dans le sillage de Dante, Paris, 1975.

RENAUDET (A.), Dante humaniste, Paris, 1952.

RENUCCI (P.), Dante disciple et juge du monde gréco-latin, Paris, 1954.

ID., Dante, Paris, 1973.

RISSET (J.), Dante écrivain ou l'intelletto d'amore, Paris, 1982.

ID., Dante une vie, Paris, 1995.

Il n'existe donc pas, au vu de cette bibliographie (certes sommaire et aux sources franchement lacunaires), un intérêt réellement soutenu de la part de la critique française et francophone pour le poète florentin (mort à Ravennes en exil). Mais surtout, pour comparer ce qui se peut comparer, il semble que la critique anglophone et de manière plus générale le monde anglophone (ils sont plus nombreux, c'est entendu) montre par la seule existence de plusieurs sites internet son intérêt pour l'oeuvre dantesque alors qu'il n'existe aucun site francophone référencé (du moins par la « Società Dantesca Italiana »). A ma connaissance, il n'existe, accessible en français, que le site de Bernardo Schiavetta qui fasse preuve d'une fascination pour le poète exilé (cf. www.raphel.net) ; encore faut-il ajouter que l'auteur du site est argentin (il écrit en français et il vit à Paris).
Ces remarques sont à prendre avec des pincettes, celui qui les écrit est en effet perdu quelque part sur un causse qu'aucune bibliothèque digne de ce nom n'habite. Très modestement, disons que cet individu s'étonne de la maigreur des gloses disponibles en français sur l'un des poètes les plus importants du Moyen Âge dont l'oeuvre demeure exemplaire pour tous ceux qui choississent de créer et d'écrire. Mais peut-être les livres qui ont été écrits en français sont-ils volumineux et exhaustifs au point de restreindre le champ d'action des chercheurs et des commentateurs actuels (mais toute recherche qui vaut ouvre plutôt qu'elle ne ferme, donc!). Soulignons tout de même en guise de consolation que la maison d'édition qui fait aujourd'hui parler d'elle et qui est la référence en matière de poésie se nomme Al dante.
« M'enfin » comme dit Gaston, je m'attendais à trouver une bibliographie innombrable qu'une vie n'aurait pas suffit à épuiser (bibliographie française, j'insiste et je souligne). 

Lundi 11 septembre

J'ai trouvé sur d'autres sites de nouvelles bibliographies qui montrent qu'effectivement, on a  glosé en français sur La Divine Comédie plus que je ne le supposais (mais ça ne signifie pas qu'il y a pléthore). Malheureusement, distrait que je suis, je n'ai pas copié collé directement mes nouvelles découvertes bibliographiques. 
J'écoute une émission sur Roger Laporte (auteur qui a tout pour me plaire, commentateur de Kafka et de Proust, de Blanchot, mais à ma grande honte, je ne l'ai jamais lu). Le souci financier, souci paradoxal en un sens puisque ce mois-ci ce n'est pas moins de sept mille euros qui transiteront sur mon compte bancaire (à condition que la Banque de la Poste se décide enfin à enregistrer le montant (depuis bientôt trois semaines  j'ai déposé le chèque et toujours rien à l'horizon!!!), le souci financier disais-je pèse sur mon moral, et je n'ai guère écrit ces derniers temps ni rien fait qui soit d'une grande valeur ni même de quelque valeur que ce soit. J'ai fait rien, rien était mon faire. Les seules lumières sont venues de la lecture du chant I de l'Enfer, de la re-lecture du fragment Panorama Impérial de Benjamin et de quelques paragraphes de la biographie sur Fritz Lang de Lotte Eisner.
Je n'ai pas encore commencé le travail d'impression pour Yale ; il y a urgence, je commence demain (il dit ça...).
La pauvreté de ces paragraphes montrent si tant est qu'il soit nécessaire de le montrer que ça ne va pas. Je déteste ces périodes d'entre-deux qui me voient hésiter entre cent projets tous aussi irréalisables les uns que les autres. Je me déteste en ces moments pénibles. Ou plutôt, je déteste ce surplace et cette sensation d'impasse (et de tout est possible néanmoins (mais trop est possible (l'art c'est restreindre, souvent)))dans laquelle je baigne.

Vendredi 15 septembre

L'impression du « Château » est en route. Temps médiocre, pluie, nuages bas. Lu sur un blog des plaintes à propos du peu d'intérêt francophone pour l'oeuvre de Dante. Mon impression n'est donc pas si fausse, du moins est-elle partagée (ce qui ne signifie pas qu'elle soit juste pour autant).

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Commentaires
V
Encore un effort, cher "amateur": voyez par ex. (comme point de départ du voyage) "Perspectives Médiévales", n° sp. 2001 sur la TRANSLATIO médiévale...<br /> JCV
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